Qu'est-ce que le cuir et comment est-il travaillé ?
Si vous comptez suivre une formation en detailing auto, il faudra à un moment donné que vous vous intéressiez à ce qu’est réellement le cuir. En effet, il est important d’avoir des connaissances minimales afin de le restaurer et de le nettoyer en profondeur sans l’abîmer. Nous allons donc dans un premier temps vous décrire ce qu’est le cuir naturel et comment on le travaille afin d’obtenir un produit fini.
Le cuir, c'est quoi au juste ?
Aujourd’hui, le terme “cuir” est un peu dévoyé puisqu’il permet de décrire des matériaux variés. Nous pensons par exemple au similicuir fabriqué à partir de matières plastiques et les cuirs végans qui ne sont pas produits à partir de matière animale, mais végétale. Ainsi, on est contraint de préciser “cuir naturel » ou encore “cuir véritable” pour distinguer le matériau qu’on utilise traditionnellement depuis le paléolithique (oui, ça remonte à loin !).
Et qu’est-ce qui caractérise ce cuir véritable ? Eh bien, pour l’obtenir, on utilise tout simplement la peau d’un animal. En général, il s’agit d’un grand mammifère à commencer par le bœuf, le porc, le cheval… Il existe également du cuir provenant de la peau de reptiles (crocodiles ou lézards), mais on les utilise rarement pour la fabrication des sièges auto. Retenez en tout cas qu’à l’heure actuelle, il est n’est pas possible d’obtenir du cuir naturel sans utiliser la peau d’un animal mort. Dernière chose : le produit fini est le plus souvent un mélange de différentes peaux.
Comment travaille-t-on le cuir ?
Déjà, il faut savoir que lorsqu’on sépare la peau de la carcasse d’un animal mort, il faut la traiter le plus vite possible pour éviter qu’elle ne se décompose rapidement (comme le reste du corps). Pour cela, on utilisera du sel sur la peau fraiche, ce qui va avoir pour action principale d’éliminer l’eau des tissus et d’éviter ainsi que des micro-organismes ne viennent pour la dégrader. Ce n’est seulement qu’après 15 jours qu’on va les dessaler puis les examiner pour ne conserver que celles qui ont un nombre de défauts limités.
Chez les grandes marques de luxe (Lamborghini, Bugatti…), ce processus de sélection est très strict afin de n’obtenir que le meilleur. Une fois cette sélection réalisée, on envoie les peaux dessalées dans une tannerie.
Le travail de la rivière en tannerie
Le travail de la rivière est très important puisque les peaux dessalées contiennent encore des poils, des impuretés et des traces de souillure. Il consiste alors à tremper les peaux dans différents liquides afin de les nettoyer, à effectuer un épilage pour retirer chaque poil et enfin à traiter les peaux avec de l’acide pour qu’elles deviennent imputrescibles. Rappelons que le sel n’a été utilisé que pour ralentir la dégradation, mais que si on ne retire pas le tissu sous-cutané et qu’on n’effectue pas le traitement adéquat, la putréfaction continue.
Le travail du tannage
On pense enfin aux choses sérieuses : le tannage. Si celui-ci porte ce nom, c’est parce qu’on utilise des tanins afin de transformer la peau de l’animal en cuir. C’est donc vraiment à ce moment-là qu’on parlera de “cuir” et pas avant. Les tanins peuvent être minéraux, végétaux ou bien synthétiques. Là encore, on sait que les marques de luxe ont recours à des tanins bien particuliers afin d’obtenir un “cuir pleine fleur”, le summum de la qualité.
Le corroyage et le finissage
Une fois tanné, le cuir n’est pas encore un produit fini. Il est nécessaire d’effectuer ce qu’on appelle le corroyage et qui consiste à l’essorer, à le trier en fonction des défauts en surface ou encore à l’assouplir. Une fois ces différents traitements réalisés, on procède au travail de finition qui s’appelle le finissage. C’est avec cette dernière étape qu’on obtient cet aspect uniforme si particulier et durant laquelle on décide d’utiliser des pigments ou non pour le rendre plus agréable à l’œil.